En français, mis à part dans quelques expressions figées (exemple : Pierre qui roule n’amasse pas mousse), les noms communs en fonction actant sont toujours précédés d’un déterminant. Par exemple, on ne pourra pas dire *Enfant joue sur la plage.
À l’inverse, comme le rappelle Alexandre François (2001), les noms propres du français peuvent fournir à eux seuls un actant, sans nécessiter de déterminant : Michel joue sur la plage.
L’auteur précise cependant qu’un petit nombre de noms communs du français, qu’il appelle « pseudo noms propres », se comporte en fait syntaxiquement comme des noms propres, essentiellement quelques noms de parenté. Par exemple : Quand maman part, bébé pleure ; Comment va grand-mère ? (mais on ne dira pas *Comment va mari ?).
Dans le discours, le français réserve ce mode de fonctionnement à un nombre limité de noms communs (essentiellement des termes de parenté), alors que le nengone l’étend à tous les noms communs qui réfèrent à des êtres animés ou à des entités inanimées fortement individualisées. Ce procédé, qui tend à personnifier les référents inanimés ou les animés non-humains, est parfois utilisé dans les contes traduits en français. Le pseudo nom propre prend alors une majuscule initiale et se passe de l’article (exemple : Poulpe demanda à Rat pourquoi il riait).